Le vignoble bergeracois, établi sur les deux rives de la Dordogne, est l’héritier d’un long passé de tradition viticole.
Un vignoble légendaire qui a la particularité d’offrir une exceptionnelle palmette de vins aux saveurs diversifiées ; rouge, blanc sec, moelleux ou liquoreux.
Il se subdivise en 13 AOC égrenés sur 12 000 hectares d’alluvions, de sables et graviers, de boulbènes ou de sol argilo-calcaires.
Pécharmant épouse, sur les versants est et nord de Bergerac, la forme d’un hémicycle de coteaux sablo-graveleux bien exposés. En profondeur, une couche argilo-ferreuse, » le tran » crée une spécificité qui vaut aux vins les surnoms de » vin de fer » ou » Pomerol de Bergerac « .
Le Château Corbiac matérialise un pécharmant très proche de ce que l’on attend. Le vignoble planté sur une haute terrasse à 130 mètres d’altitude évolue sur un sol composé de galets et graviers mêlés à une texture limono-argileuse reposant sur » le tran « .
Une dominante de merlot (60/100) agrémenté de cabernet franc, de cabernet sauvignon et de malbec, une recherche de maturité optimale, un mode cultural qui tient compte des spécificités climatiques offrent toutes les possibilités d’accession à la qualité recherchée.
Château Corbiac 2003.
C’est un vin qui demande à être quelque peu oublié dans sa cave. La pleine expression devrait aboutir vers 2008 et se conserver sans problème encore dix ans. Nous n’avons pas attendu si longtemps et l’avons dégusté avec plaisir sur du paleron aux câpres plus connu sous le nom de » daube des bateliers du Rhône « . Sa robe grenat foncé garde encore quelques reflets de jeunesse. On est surpris par l’intensité d’un nez de fruits noirs confiturés relevé par des notes épicées. Une bouche souple et fruitée, croquante et craquante encore empreinte d’une dominance tannique qui devrait se fondre doucement.
Un vin très puissant ! Un grand cru du bergeracois !
Pierre Galaud, in La Marseillaise & L’Hérault du Jour, le 6 octobre 2005