Antoine de Corbiac, copropriétaire du château éponyme, a lancé une campagne de communication en s’affirmant comme le meilleur pécharmant. Il met en avant ses médailles et citations. Sur place, les réactions de ses collègues vignerons sont partagées…
Antoine de Corbiac est copropriétaire du château portant son nom, 16,5 ha de vignes en AOC Pécharmant, un cru de Bergerac. Pour faire parler de son exploitation familiale, il ne fait pas dans la modestie. Il affirme tout simplement qu’il produit le meilleur vin de cette appellation.
Il a lancé un site web intitulé www.quelestlemeilleurpecharmant, où figure, en grand, la réponse à la question : Château Corbiac, avec son palmarès de médailles et citations. En cliquant sur le nom de la marque, l’internaute est immédiatement renvoyé sur le site du domaine familial.
MISE EN AVANT
« Cela fait des années que nous sommes bien notés au concours général agricole> ou dans le guide Hachette. Nous avons décidé de mettre en avant ces résultats. Au printemps, nous avons d’abord communiqué en B to B (Business to Business, c’est-à-dire vers les professionnels, NDLR) via des insertions dans la revue « Rayon boissons », destinées aux acheteurs de la grande distribution », explique le chef d’entreprise. Sur plusieurs numéros, des encarts interrogeaient le lecteur : « Quel est le meilleur Pécharmant ? », en renvoyant sur le fameux site internet.
« Avec la saison touristique, nous avons décidé de réitérer l’opération en B to C (Business to Consumer, c’est-à-dire vers le consommateur final, NDLR) », poursuit Antoine de Corbiac, qui rappelle que la population de la Dordogne est « multipliée par dix durant l’été grâce aux vacanciers ».
« TECHNIQUES MARKETING DE LA GD »
Depuis début juillet, des affiches au format sucette (120 sur 170 cm, avec des variantes) conçues dans la même veine (voir l’affiche) apparaissent régulièrement à Bergerac et Périgueux.
Sur place, les quelques vignerons qui veulent bien s’exprimer sur le sujet sont partagés. Il y a ceux que « ça énerve » parce que « cette façon de communiquer relève plus des techniques marketing de la grande distribution » que de la « traditionnelle humilité vigneronne ». Mais il y a aussi ceux qui, philosophes et pragmatiques, font remarquer que « cette communication fait beaucoup parler de l’appellation Pécharmant et qu’au final, c’est bon pour l’AOC ».
Aurélia Autexier, in La Vigne, mercredi 21 août 2013