Du 28 novembre au 2 décembre 2013, à Paris – Porte de Versailles, la planète Ile-de France et bien au-delà a rendez-vous avec pas moins d’un millier de vignerons venus de toute la France pour présenter le dernier bébé de la famille, 2012, mais aussi des millésimes antérieurs et peut-être même de nouvelles cuvées. Moi, j’ai eu la chance de (presque) tout déguster avant l’heure H afin de vous proposer un best of des cuvées qui m’ont le plus fait vibrer. Suivez le guide.
Lecture objective, bien que technique, et axée sur les qualités des vins parmi les 630 échantillons dégustés dans les bureaux des Vignerons Indépendants de France à Charenton-le-Pont, ce best of ne met pas en lumière que des vins à “gros coefficient de buvabilité”, c’est à dire fluides, frais et croquants… mais beaucoup quand même! L’Âge de Robert (également appelé l’Âge de Bois) est derrière nous semble-t-il et c’est tant mieux. L’Âge Pesticido-Herbicido-Fongicide est également en phase d’essoufflement même s’il demeure viscéralement ancré chez certains. Il suffit de se balader dans le vignoble comme je le fais toute l’année pour se rendre compte que le respect de l’environnement et de la santé des consommateurs entre lentement mais sûrement dans les mentalités. L’Homme est orgueilleux et a toujours pensé pouvoir maîtriser la nature. Dans le vin, les résultats de telles croyances sont souvent médiocres. Le vigneron qui respecte la nature, sa nature, est souvent surpris par ce qu’elle peut lui offrir: des vignes saines donnent des vins sains, autrement plus vibrants et plus profonds que des raisins bombardés de produits chimiques à longueur de temps. En sillonnant les chemins bordés de grenaches et de syrahs de Vaison-la Romaine, en accédant presque au sommet des Dentelles de Montmirail pour jouir de la spectaculaire vue du vignoble de Gigondas, en m’asseyant au sommet du somptueux village de Suzette, en traversant le Beaujolais et ses vignes dorées et orangées, comme je viens de le faire, une fois de plus je me suis dit “que la nature est belle”. Alors préservons-la, protégeons-la, chérissons-la. Et vive le vin!
Coup de chapeau cette année à la Bourgogne, millésime 2011 et à Madiran qui propose des vins de plus en plus ciselés et juteux. Coup de cœur pour un petit bordeaux à 6€ de très grande qualité et pour le Quincy de Jacques Rouzé à 7,30€. Mention spéciale au Domaine des Homs dans le Minervois qui n’effectue pas d’apports d’engrais chimiques dans ses vignes mais “favorise l’utilisation de fumures organiques naturelles”. Au chai: “levures indigènes des Homs et emploi limité et fractionné du SO²”, d’où cette cuvée Paul qui m’a évoqué un joli vin “nature”. Ils ne sont pas les seuls à oeuvrer dans ce sens chez les Vignerons Indépendants de France (le Domaine de la Guicharde enterrait fin octobre des cornes remplies de matière organique naturelle, pour une viticulture en biodynamie) mais ils sont encore trop peu à le faire. C’est pourtant le sens de la viticulture moderne et respectueuse de l’environnement. Le Touraine-Amboise de Stéphane Mesliand va dans ce sens, les Breton à Bourgueil également. Stéphane dit d’ailleurs ici « On ne peut pas continuer à polluer les sols sans rien dire. Il faut stopper les produits de synthèse dont on use et abuse, non seulement pour l’agriculteur, mais aussi pour les consommateurs et l’environnement. Il faut préserver la diversité de la faune et de la flore. C’est primordial pour les vins de terroir ! » CQFD. Et bon salon!
Le Best of VinSurVin
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Château Corbiac, Pécharmant, 2010 (A17-12€).
Un Pécharmant fait toujours de l’effet en société. Fluide, frais, équilibré,et surtout, aromatique, il est souvent apprécié de tous.